vendredi 2 novembre 2007

Saisir la chance




La santé des africains n’a jamais été aussi présente dans l’agenda mondial. Des célébrités tels que le chanteur des U2 Bono se servent de leur notoriété pour sensibiliser les populations occidentales aux des ravages que font les épidémies en Afrique. D’autres à l’instar de star congolaise du basket NBA Dikembé Mutombo ou le footballeur nigérian Nwanko Kanu mobilisent des millions de dollars pour construire des infrastructures sanitaires dans leurs pays d’origines.Des personnalités politiques de tout premier comme l’ancien Président des USA Bill Clinton mettent leur influence et leur notoriété au service de la lutte contre des fléaux sanitaires qui touchent l’Afrique. La communauté internationale s’est donnée jusqu’à 2015 pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (OMD), dont trois concernent directement la santé. Réuni au Sommet de Gleneagles (Ecosse) en juillet 2005, le Groupe des huit pays les plus industrialisés (G8) a déploré le recul de l’espérance de vie en Afrique et s’est engagé à continuer à appuyer les stratégies africaines visant à améliorer la santé, l’éducation et la sécurité alimentaire. Cet élan de solidarité a d’autant plus de succès que la mondialisation accroît le risque de voir des cas isolés de maladies telles que le SRAS et la grippe aviaire se propager à toute la planète.
Les dirigeants africains ne sont pas en reste dans cette mobilisation puisque réunis à Abuja en avril 2001 ils ont déclarés que la pandémie du VIH/SIDA constituait un état d’urgence sur le continent. Ils se sont dits convaincus que « maîtriser et vaincre l’épidémie de VIH/SIDA, de tuberculose et des autres maladies infectieuses » devront constituer leur « priorité majeure pendant le premier quart du vingt unième siècle » ils s’engageaient également à consacrer au moins 15% de leur budget annuel à la santé. De même dans la stratégie sanitaire qu’ils ont rédigé en 2002 les gouvernements africains du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) dénoncent la lourde charge des maladies qui causent de nombreux décès et des souffrances indicibles, alors qu’elles pourraient être prévenues et soignées.
Ce contexte international favorable draine vers le secteur de la santé d’importante somme d’argent. Depuis 1990 l’aide au développement destinée au secteur de la santé n’a cessé d’augmenter passant de 2 milliards de dollars cette année à près de 12 milliards de dollars en 2004, l’essentiel de cette hausse s’étant produite depuis 2001. Il est maintenant reconnu que l’investissement dans la santé favorise le développement économique ce qui constitue en soi une révolution idéologique.
Cet élan mondial en faveur de la santé en Afrique doit, pour être couronné de succès, rompre avec certaines pratiques du passé : la mal gouvernance des récipiendaires et le complexe du drapeau des donateurs. Au niveau des pays récipiendaires les autorités doivent travailler à garantir un système de santé efficace ayant des recettes suffisantes et ceci de façon durable, équitable .Cette quête d’équité et de justice passe obligatoirement par, si ce n’est une socialisation des dépenses de santé, la gratuité des soins pour les plus pauvres.Pour les donateurs il faudra rompre avec la multiplication des initiatives centrées sur les problèmes sanitaires les plus médiatiques. Il faudra bien prendre en compte la complexité du secteur sanitaire qui fait que toute action pour être efficace doit s’inscrire ans la durée et les besoins des pays qui peuvent aller l’expertise à l’aide budgétaire.
IL faut saisir la chance de cet environnement mondial favorable à la santé.Les enjeux sont grands tant pour des raisons humanitaires, économiques que pour la sécurité du monde.

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